The wonders of the Internet! I was in search of my favorite French poems, and I was about to look for poetry books on my bookshelves when I suddenly thought of Google. And indeed all of French poetry is at my finger tips. I just have to remember the first verse ... But this is too parochial a statement. I bet that all of the world's poetry is accessible on the internet and can now be quickly found through Google, in the language in which it was written.
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The first poem is by Gerard de Nerval, and it is somber and romantic
EL DESDICHADO
Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
Gerard de Nerval
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The second poem is a familiar dream about a beloved woman who is no more ... or never was ... take your pick!
Mon Rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? --Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul VERLAINE, Poèmes saturniens (1866)
Poetry should be read aloud, and I found this wonderful link, where you can listen to the poem above by Francois Perrier, a very good French actor, now dead.
http://www.wheatoncollege.edu/Academic/academicdept/French/ViveVoix/Resources/monrevefamilier.html
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The third poem is a lesson by Verlaine on how to make poetry (Poetic Art): It starts with a famous first line: "Music above all!"
Art poétique
De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.
C'est des beaux yeux derrière des voiles,
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est, par un ciel d'automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !
Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !
Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?
O qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.
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The fourth and last one, also by Verlaine, is about Autumn ... and the alliterations express a deep melancholy.
Chanson d'automne
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
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These poems, the last three in particular, reveal a secret of poetry. A poem to be light, ethereal, musical, in brief, to be good, should not contain any long word. Most of the words in these poems are one or two syllables long, at most three.
This is why these poems sing. The words are like notes dancing on the page for you, or, even better, dancing in the air as they are recited or read aloud. The same rule would hold in English as well. I bet that you will have a hard time to find the word 'acknowledgement' in a good poem. Such a word would weigh the poem down. It belongs in a legal contract, not in a poem.
The best poetry is also ambiguous. Its meaning should not be too clear. It should evoke, rather than explain or assert, and put the reader in a mood to fill in the blanks.
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